Les médias pourraient gagner en visibilité grâce à l’IA.
L’impact de l’intelligence artificielle (IA) sur les médias est un sujet de débat brûlant, souligné dans l’article récent d’Eléonore Gaspar disponible ici: Consulter l’article
En résumé :
Les médias sont confrontés à un dilemme cornélien : exploiter le potentiel de l’IA pour gagner en visibilité tout en protégeant leur contenu exclusif. Les évolutions récentes ont vu des géants médiatiques comme Radio France et TF1 bloquer l’accès de GPTBot d’OpenAI à leurs publications, exprimant des préoccupations sur l’utilisation non autorisée de leurs contenus pour « entraîner » ces technologies.
La question centrale tourne autour de la légitimité de l’utilisation des œuvres de presse par les IA génératives sans autorisation explicite. Bien que le droit voisin, introduit en 2019, offre une certaine protection, permettant aux éditeurs d’être rémunérés pour l’utilisation en ligne de leurs travaux, il présente des lacunes. En effet, ce cadre juridique ne s’étend pas aux idées, faits ou données brutes, qui restent non protégés et peuvent être librement utilisés par l’IA.
Dans cet article, Eléonore Gaspar rappelle l’existence de l’exception de fouille de textes et de données, qui permet de réaliser une analyse automatisée sans autorisation, et qui avait initialement été conçue comme une exception adaptée aux recherches scientifiques. Les médias peuvent se retrouver dans une position précaire, devant choisir entre s’isoler de l’écosystème de l’IA ou s’exposer à une utilisation non régulée de leurs contenus. Une autre des préoccupation mise en lumière par cet article est le fait que l’IA pourrait éclipser les sources ou œuvres originales qui lui ont servi de source d’inspiration, les utilisateurs se contentant des résumés générés sans consulter les articles complets, compromettant ainsi les revenus et la reconnaissance des créateurs originaux.
Pour remédier à cela, l’auteur suggère un cadre plus éthique et régulé pour l’utilisation de l’IA. Des mesures telles que l’obligation de transparence sur les matériaux utilisés pour « entraîner » l’IA, l’identification claire des sources et auteurs, et des liens vers les contenus originaux sont proposées. Une telle réglementation, soutenue par exemple par une rémunération équitable pour le contenu journalistique, pourrait protéger les investissements des médias tout en valorisant leur travail.
En somme, une intelligence artificielle bien encadrée pourrait transformer les défis en opportunités, offrant aux médias une visibilité accrue tout en préservant l’intégrité de leurs contributions uniques. Ce partenariat entre l’IA et les médias requiert un équilibre délicat entre innovation technologique et respect des droits de propriété intellectuelle.